Symbolique : mon premier post sur mon blog.
C'est le 25 août qu'en travaillant la terre de mon jardin, je trouve une larve de cigale.
Je la reconnais pour en avoir vu souvent, mais vides. Celle-ci est bien vivante, elle remue les pattes.
20h15. Il fait sombre et je décide de la ramener à la maison entre deux mottes de gazon. En arrivant chez nous, je m'écris : « je ramène une bête !... les yeux brillants d'excitation
–c'est une grenouille ? Non. Un crapaud? Non. Un écureuil ! Non. Un vers de terre ? Non plus.»
Je découvre une motte de terre, la bête couleur de terre se voit à peine, une bestiole, ou une bibitte assez moche en fait. On dirait qu'elle nous regarde. Mais la merveille n'est pas là, dans ce bout de terre, mais dans ce qui va se passer.
Je retourne dehors déposer le petit contenant de la bestiole dans un pot de fleurs où pousse un money tree.
21h30. Après un grand nettoyage des mains, je constate que la bête a quitté le pot. Elle a grimpé le long du tronc jusqu'à une feuille et elle est en train de sortir de sa chrysalide. Toutes petites et vertes, ses ailes ressemblent aux pousses pleines de chlorophylle d'une plante. Séance de photos.
22h00. Elle déplie ses ailes.
22h15. Une fois défripées, les ailes sont bien écartées et bien vertes, du moins les nervures, qui sont d'un vert vif, le reste est transparent.
22h40. Je vais chercher la voisine. Émerveillement et grande discussion autour des cigales. Celle-ci serait une cicadella canicularis et elle n'aurait passé que 3 ou 4 ans sous terre, contrairement à d'autres qui peuvent y passer 17 ans. Elle se nourrit de radicules ou des rhizomes. Une autre qui mange des pissenlits par la racine.
22h50. Elle a refermé ses ailes qui sont toujours bien vertes. Après une autre séance de photos, on décide de revenir demain matin au lever du jour.
7h, le 26 août. Elle quitté la feuille. Nous pensons l'avoir perdue, mais elle a changé de feuille et de couleur et se elle se tient la tête en bas.
Il pleut.
Météo Montréal annonce : fortes pluies jusqu'à minuit et demain, orage.
Mon coeur se serre pour cette petite vie à peine éclose qui a besoin de soleil.
7h25. Elle a changé de feuille, encore. Je décide de la laisser tranquille : pas de photo.
8h50. Il semble qu'elle ait saisi 2 feuilles pour se faire un abri.
9h. Il pleut vraiment fort. Que faire ? Si un oiseau la trouve ici, il s'en fera un bon snack.
9h15. Je rentre le pot dans la maison.
12h00. La pluie s'arrête. J'écoute le bulletin météo : pluie et orages violents ce soir. Pas un temps à mettre une cigale dehors.
15h. Je pars faire une méditation. La pluie a cessé.
16h. Message de M : ta cigale veut sortir.
Je rentre en courant. Il l'a entendu se cogner contre la moustiquaire
Elle a disparu dans la maison.
16h15. Enfin on la trouve, malgré son camouflage. M. pense qu'elle va me mordre ou que je vais lui abîmer les ailes. Mais non. On va chercher la voisine. Deux enfants de notre coopérative viennent voir. Séance de photos. Sur on tronc d'arbre, sa tenue de camouflage est parfaite.
20h40. Il pleut encore. Zut, ma cigale !
Tant pis. Vivre et laisser vivre, avec un méchant pincement au cœur.
Lendemain, 8h, 28 août. Beau grand soleil. Elle s'est réveillée bien avant nous et encore dans mon lit, j'entends son chant strident, monter en crescendo.
La journée sera belle !.
Crédit photos : Martin Châteauvert. 2022.
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